27 février : destination atteinte

La fin du Drake s’annonce enfin ! Nous surveillons de près la dérive des premières sculptures de glaces sur notre cap. Le sourire revient sur toutes les lèvres. C’est une renaissance pour l’équipage qui monte sur le pont pour voir apparaître la terre dans le brouillard.
Notre regard est accroché au premiers sommets enneigés.
Le navire s’engouffre dans la baie de Melchior, par 64’13 Sud et 62’56 Ouest. Quelques otaries se prélassent sur les pointes glacées. La neige qui tombe vient accompagner nos derniers mètres. Nous trouvons refuge dans une baie complètement bordée de glaces épaisses et nous mettons à couple d’un autre voilier australien qui explore lui aussi l’Antarctique. La manoeuvre sous le vent parait délicate mais Jean-Yves sait mobiliser son équipe de main de maitre. La soirée conviviale, autour d’un bon gigot cuisiné par le capitaine, remet tous les estomacs d’équerre. Mais le sommeil nous assomme tous.

melchior
Dès le lendemain matin, à peine le petit déjeuner terminé, c’est sous le soleil que nous nous affairons à sauter dans nos combinaisons. Sous le bateau se tient un cimetière de baleine, évoquant l’histoire des périodes de chasse.
Nous nous immergeons enfin dans les eaux antarctiques. Les appareils affichent 1° C. Nous sentons le froid nous saisir le front et la bouche pendant quelques minutes d’adaptation. Rapidement nous prenons tous les 3 nos marques et enchaînons  tour à tour les apnées sur un fond en pente douce d’une quinzaine de mètres. Nous découvrons avec intérêt, surprise et admiration les vestiges de ces animaux emblématiques. Nous évoluons au dessus de ces ossements en apesanteur. Tout le monde est aux anges, la joie exulte. On a atteint notre objectif après ces longs mois de préparation.

Olivier

Point de vue Melchior

PPOINT DE VUE 3