Ushuaia, le 20 février.
Après le petit déjeuner à l’hôtel Posada del pingüino nous prenons trois taxis pour y mettre notre grande quantité de bagages, direction la marina où nous attend le bateau. L’installation prend du temps car il faut tout ranger dans des espaces réduits.
Soudain, gros coup de stress pour Laurent qui ne trouve plus son passeport !!! Mais où est-il ? Bon on le connait ! Il repart en courant à l’hôtel et revient bredouille. De notre côté nous cherchons dans les sacs mais rien ! La situation devient complexe. Il nous dit que pour lui l’aventure risque de se compliquer et qu’il ne peut aller au Chili et encore moins en Antarctique sans le précieux document.
Il perd son calme olympien, son père qui le connait bien tente de le raisonner. La dernière fois que l’on a utilisé nos passeports c’était à la réception de l’hôtel. Seconde tentative, Laurent repart pour l’hôtel et quelques minutes plus tard revient, avec le fameux sésame et les excuses du réceptionniste ouf, ouf, ouf !!!! Soulagement l’expédition est sauvée.
Nous partons à la préfecture pour les formalités de sortie d’Argentine. Quelques papiers et coups de tampons après, nous prenons une photo du groupe devant l’endroit le plus photographié « Ushuaia fin del mondo. »
12h30.
Les amarres sont larguées. Nous sommes dans le canal de Beagle qui sépare l’Argentine du Chili , 28 miles de navigation. Les voiles sont hissées, la météo est bonne le vent de trois quart arrière. Le bateau approche d’un îlot sur lequel vivent des lions de mer, des cormorans royaux au ventre blanc et aux yeux bleus. Ce sont les premiers animaux que nous photographions. Une couche de guano recouvre les rochers et dégage une forte odeur.
Joël avec l’accord du capitaine prend la barre. Tangui et Olivier aident à la manœuvre, direction Puerto William.
Le paysage de montagnes défile de chaque côté : sur bâbord l’Argentine et sur tribord le Chili.
Vers 18 heures le port est en vue. Nous manœuvrons pour accéder au mouillage. Nous allons prendre livraison d’un compresseur et du matériel de plongée commandé par Laurent.
Puis, petit tour dans la ville. Les habitations sont rudimentaires souvent en bois recouvertes de tôles. Ici beaucoup de chevaux vivent en liberté.
Nous faisons quelques courses au magasin Simon et Simon avant le retour à bord pour un bon repas préparé par le skipper.
Trois couchettes à l’avant, trois à l’arrière. Le capitaine lui dort près de sa table à carte au milieu du bateau.
Au cours de la nuit le vent se lève pour souffler en rafales entre 80 et 100 Km. Les annonces météos ne sont pas bonnes, la sortie du port est interdite. Nous sommes déjà dans l’ambiance du Cap-Horn. Ce n’est pas grave car nous avons encore des formalités administratives à remplir auprès des autorités Chiliennes.
Le 21 février.
Dans la matinée retour au village. Des grains ponctuent notre sortie, un temps à ne pas mettre un chien dehors, même les chevaux s’abritent du vent derrière les murs des maisons
Les autorisations sont obtenues.
Puerto William est une base militaire Chilienne, un petit port est en construction, le béton arrive à grande dose!!
Dans la marina nous sommes à couple avec un bateau arborant fièrement comme nous le drapeau breton !!! Le monde est petit, ils naviguent partout ces Bretons !
Notre skipper, après avoir consulté les prévisions météo, envisage un départ à trois heures du matin direction le Cap-Horn.
Au fait, savez-vous ce que signifie le mot Antarctique ?
Arctique en Grec veut dire pays de l’ours, Antarctique pays où il n’y en a pas .