A l’intention d’Antonin qui fête son cinquième anniversaire: joyeux anniversaire!
Dans le fjord, nous entendons le souffle de plusieurs baleines qui viennent s’alimenter. Les rayons du soleil passent au dessus des montagnes et font ressortir les couleurs des falaises abruptes qui se reflètent dans l’eau.
Sur un glaçon, un ours dort. Il se met à l’eau et nous observe. Je descends à terre pour aller sur une pointe rocheuse prendre quelques photos. Sur le parcours, au détour d’un amoncellement de rochers, je tombe nez à nez avec un lièvre, surpris de voir un humain et moi de voir un lièvre. Nous nous regardons, médusés. J’appuie sur le déclencheur de mon appareil photo. Réalisant un quelconque danger, il prend la poudre d’escampette accompagné de deux autres de ses comparses. Ouf, cela aurait pu être un des ours qui rodent dans les parages, je n’ose y penser….
Joël
C’est le soir, nous arrivons autour de 15h dans un fjord où tout est gigantisme, des montagnes colossales, des fonds abyssales et des distances incalculables. Le bateau a planté son ancre dans une petite baie, au pied d’une montagne, juste devant un torrent de pierres polies par les fontes de glace successives.
Peu de temps après notre arrivée, sous un ciel parsemé de nuages accrochant les montagnes, à peut-être 4 ou bien 8 km, nous voyons surgir de l’eau des petits souffles rapides à la cime des vagues.
Ce sont des narvals. Ils sont en groupe et répartis sur une large distance mais hélas pour nous, ils se déplacent dans l’autre sens. Tant pis, mais malgré tout cela nous sommes remplis d’espoir pour les rencontres prochaines.
Nous prenons nos quartiers et mangeons. Tout le monde est dans les bannettes et je suis seul sur le pont avec Eric où je reste afin de voir les aurores boréales. Le ciel est dégagé et la lune absente. On voit scintiller des étoiles partout dans le ciel, la voie lactée nous ouvre la route donnant l’impression d’une arche de lumière. Tout à coup, une puis deux et sans cesse une succession d’aurores boréales montent dans le firmament, telles des épées tendues vers le ciel. C’est grandiose, il n’y a pas un bruit, il y a juste à regarder…
Un chant se fait entendre ; de petits sifflements répondant à d’autres, des souffles de respiration mais il est impossible de savoir d’où ils viennent. C’est partout, toute la baie en est envahie. Ce sont les narvals qui communiquent entre eux. Une nuit de folie et des moments inoubliables.
Cela ne s’arrête pas là, car à quelques mètres du bateau, on entend une respiration et un souffle énorme. L’obscurité empêche d’apercevoir de façon distincte mais nous laisse juste le soin d’imaginer… C’est bien une baleine boréale, une de ces baleines pouvant peser plus de 100 tonnes, qui vient faire sa curieuse autour de nous. J’entends respirer, une courte expiration puis une longue inspiration. Je réveille les autres afin de partager ce moment unique. L’excitation est à son comble, mais malgré les chuchotements, la baleine doit nous entendre. Elle prend une dernière inspiration avant de disparaître sous la surface.
Patrick