L’équipe de l’Ame Bleue en attente de meilleures conditions

Partis mardi dernier de Paris pour leur expédition dans le Grand Nord canadien, Laurent Marie et son équipe de l’Âme Bleue sont bloqués à Iqaluit pour cause de mauvaises conditions météo… Pour arriver au bout de leur périple, ils doivent prendre un dernier avion. Ils espèrent que la météo sera plus clémente aujourd’hui pour pouvoir s’envoler…

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Voici le récit de Laurent :

« Cela fait deux jours que nous tentons de nous rendre à Qikiqtuarjaq. Les mauvaises conditions météorologiques à Pangnirtung rendent l’atterrissage de l’avion impossible. Le brouillard, le vent, la température extérieure qui varient entre -28°c à -35°C, tous ces facteurs sont des obstacles pour atteindre notre camp de base.

Alors nous marchons dans la ville d’Iqaluit, capitale du Nunavut, nous échangeons avec la population. La baie a complètement gelé comme si les vagues étaient figées par le froid glacial et le vent souffle très fort.

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Par hasard, nous avons croisé des journalistes de la chaine CBC North Nunavut qui ont souhaité faire un reportage sur l’équipe et notre projet avec Éric Brossier. Le reportage est d’ailleurs passé ce soir à TV.

Avant de nous coucher, nous nous laissons surprendre par des aurores boréales qui courent et tourbillonnent dans le ciel. Leur vitesse de déplacement est impressionnante. La magie du grand nord guidée par « la pensée sauvage » s’ouvre à nous.

Patience avec un peu de chance l’avion comme les aurores, nous fera voyager aujourd’hui.

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A bientôt, Laurent. »

L’Ame Bleue remet le cap au Nunavut pour de nouvelles découvertes sous-marines

Après une mission en Antarctique en 2013 et 2014, qui a permis notamment la réalisation du film « Un Monde de Glace », l’apnéiste Laurent Marie et quatre membres de son association L’Ame Bleue, continuent leurs découvertes sous-marines en Arctique, dans le Grand Nord canadien.

 L’expédition, dont la première partie s’est déroulée l’été dernier, repart le 2 février pour quinze jours à Qikigtuarjaq au Nunavut afin d’observer la saison hivernale.  

« Avec l’équipe, nous allons retrouver les éléments extrêmes qui font de chacune de nos apnées un moment unique, des rencontres avec des animaux rares, le froid, l’inconnu, la glace. » explique Laurent Marie. « Nous allons aussi tenter une nouvelle expérience : celle de descendre en apnée sous la banquise le long d’un iceberg.»

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Mais cette nouvelle aventure va bien au-delà d’une simple plongée en apnée. Laurent Marie et ses 4 équipiers auront également pour objectif :

  • l’observation de l’environnement marin et de ces animaux,
  • la rencontre avec les pêcheurs Inuits,
  • l’initiation à la plongée pour les enfants du village,
  • le prélèvement de plancton pour le projet scientifique « Plakton Planet »,
  • et finaliser le tournage du prochain documentaire de 52 min autour de la pensée sauvage.

 Une fois arrivé à Qikigtuarjaq, ils vont retrouver Philippe, l’un des seuls Inuits et pêcheurs de coquillages. Ils partageront avec lui et d’autres membres de la communauté une expérience encore inédite chez les Inuits : la plongée en apnée sous la banquise.

« Ceux sont eux qui nous feront découvrir le monde sous les glaces. Depuis la nuit des temps, ils sont connectés avec le monde sauvage. Ils ont cette connexion et cette intuition incroyable de sentir les animaux et le monde sauvage. Ce sera un grand moment d’échange », précise Laurent Marie.

ENFANTS 

Une dimension pédagogique
L’Ame Bleue aura aussi à cœur d’initier les enfants Inuits à la plongée en apnée. Il faudra les aider à appréhender le monde sous-marin et à dépasser leur peur de l’eau. En effet, depuis la nuit des temps, des légendes se perpétuent autour des fonds bleus et grande majorité des Inuits ne savent pas nager.

L’été dernier, plusieurs enfants du village avaient tenté l’expérience grâce aux plongeurs de l’association et ils attendent avec impatience leur retour pour goûter à nouveau au plaisir de se remettre à l’eau.

Les autres membres de l’expédition :

  • Joël Marie : photographe
  • Florent Dumas, cameraman
  • Jacques Le Lay, cameraman sous-marin
  • Cédric Batteur, apnéiste

L’Ame Bleue au 20h de TF1, le 9 octobre 2015

Ce soir, au 20h de TF1 d’Anne-Claire Coudray, une page spéciale s’ouvre sur Nicolas Hulot (www.osons-agir-pour-le-climat.org), soutien de l’Ame Bleue de la première heure.

Au cours de cette page spéciale seront diffusées des images en avant-première de notre aventure en apnée, du Groenland au Nunavut Canadien!

5 minutes et 20 secondes de plaisir à partager avec Patrick Maudet, Joël Marie, Kévin Peyrusse, Eric Brossier, Jérôme Maison, Laurent Marie, Orlane Dréau, Anne-Cécile Monnier, Emilie Simon, Siham Abdelhamid, Calixte Berger, Ursula Dejean, vous bien-sûr et toutes les écoles qui nous suivent!

Rendez-vous devant votre téléviseur!

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Une 1ère partie d’aventure se termine… Une 2ème se prépare !

Nous sommes partis, il y a 1 mois et il est déjà temps de rentrer.

Nous tournons ainsi la première page de cette aventure mais nous reviendrons quand la banquise protègera cette mer de tous ces secrets. Rendez-vous au mois de février pour un retour au village.

Nous avons déjà hâte de retrouver les enfants et Jaypootie pour de nouvelles aventures. Nous nous déplacerons en moto neige et ferons des trous dans la glace pour nous immerger.

En attendant, reprenons des forces car les nombreuses plongées, l’hypothermie, les longues heures d’attente à l’affût, la navigation, la glace ont laissés des séquelles.

Souhaitons à Eric un bon début d’hivernage. Merci à Kévin et Jérôme pour leurs images qui seront en partie bientôt dévoilées. Bravo à joël pour son coup d’oeil et ses photos et surtout merci à Patrick, indispensable pour cette aventure, présent à chaque seconde pour l’équipe et tous ceux qui nous suivent. Félicitations à Emilie et Anne-Cécile pour leur implication et leurs disponibilités.

 Et merci, merci à tous nos partenaires et tout ceux qui suivent et nous encouragent…!

Laurent

PAT

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L’initiation à l’apnée de RENO

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Après notre retour des fjords du nord, c’est avec grand plaisir que nous avons retrouvé « qik » et les enfants du village. Ceux-ci nous attendaient avec impatience afin de continuer à plonger. Avec une météo toujours clémente, nous avons réussi à initier encore bon nombre de petits Inuits. Ce fut l’occasion de scènes de rire et de partage avec eux.

J’ai eu l’occasion de pouvoir emmener dans l’eau « Reno », un jeune inuit un peu différent.

Personne ne l’attendait et je l’ai vu arriver en disant « I want to dive ». Tous ceux qui l’entouraient avaient l’air surpris mais lui était très impatient.

A peine lui avais-je donné sa combinaison que déjà il l’avait sur le dos, palmes aux pieds, prêt pour un grand plouf. Nous y allons. Il manque de trébucher à plusieurs reprises en marchant avec les palmes. Il écoute quelques uns de mes conseils et se jette littéralement à l’eau. Il bouge les bras, les jambes soulevant l’eau dans tous les sens. Il préfère rapidement rester flotter sur le dos en s’aidant de ses bras pour avancer. Je lis tellement de bonheur dans ses yeux, j’en suis ému aux larmes.

Alors il se tourne vers la berge en criant à tous les autres  » I do it , I do it ! » ; et malgré le froid qui fait tressaillir tout son corps, il tient à rester dans l’eau, heureux de montrer aux autres qu’il est capable de faire comme eux.

A chacun son Everest… Je suis très heureux d’avoir pu partager ces moments dans l’eau avec lui, de ce que je lui ai apporté et de ce qu’il m’a apporté.

Patrick

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Au détour d’un fjord…

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A l’intention d’Antonin qui fête son cinquième anniversaire: joyeux anniversaire!
Dans le fjord, nous entendons le souffle de plusieurs baleines qui viennent s’alimenter. Les rayons du soleil passent au dessus des montagnes et font ressortir les couleurs des falaises abruptes qui se reflètent dans l’eau.
Sur un glaçon, un ours dort. Il se met à l’eau et nous observe. Je descends à terre pour aller sur une pointe rocheuse prendre quelques photos. Sur le parcours, au détour d’un amoncellement de rochers, je tombe nez à nez avec un lièvre, surpris de voir un humain et moi de voir un lièvre. Nous nous regardons, médusés. J’appuie sur le déclencheur de mon appareil photo. Réalisant un quelconque danger, il prend la poudre d’escampette accompagné de deux autres de ses comparses. Ouf, cela aurait pu être un des ours qui rodent dans les parages, je n’ose y penser….
Joël

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C’est le soir, nous arrivons autour de 15h dans un fjord où tout est gigantisme, des montagnes colossales, des fonds abyssales et des distances incalculables. Le bateau a planté son ancre dans une petite baie, au pied d’une montagne, juste devant un torrent de pierres polies par les fontes de glace successives.
Peu de temps après notre arrivée, sous un ciel parsemé de nuages accrochant les montagnes, à peut-être 4 ou bien 8 km, nous voyons surgir de l’eau des petits souffles rapides à la cime des vagues.

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Ce sont des narvals. Ils sont en groupe et répartis sur une large distance mais hélas pour nous, ils se déplacent dans l’autre sens. Tant pis, mais malgré tout cela nous sommes remplis d’espoir pour les rencontres prochaines.
Nous prenons nos quartiers et mangeons. Tout le monde est dans les bannettes et je suis seul sur le pont avec Eric où je reste afin de voir les aurores boréales. Le ciel est dégagé et la lune absente. On voit scintiller des étoiles partout dans le ciel, la voie lactée nous ouvre la route donnant l’impression d’une arche de lumière. Tout à coup, une puis deux et sans cesse une succession d’aurores boréales montent dans le firmament, telles des épées tendues vers le ciel. C’est grandiose, il n’y a pas un bruit, il y a juste à regarder…

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Un chant se fait entendre ; de petits sifflements répondant à d’autres, des souffles de respiration mais il est impossible de savoir d’où ils viennent. C’est partout, toute la baie en est envahie. Ce sont les narvals qui communiquent entre eux. Une nuit de folie et des moments inoubliables.

Cela ne s’arrête pas là, car à quelques mètres du bateau, on entend une respiration et un souffle énorme. L’obscurité empêche d’apercevoir de façon distincte mais nous laisse juste le soin d’imaginer… C’est bien une baleine boréale, une de ces baleines pouvant peser plus de 100 tonnes, qui vient faire sa curieuse autour de nous. J’entends respirer, une courte expiration puis une longue inspiration. Je réveille les autres afin de partager ce moment unique. L’excitation est à son comble, mais malgré les chuchotements, la baleine doit nous entendre. Elle prend une dernière inspiration avant de disparaître sous la surface.
Patrick

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Bonheurs partagés

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Bonheurs partagés
Nous sommes arrivés depuis deux jours dans un tout petit village de chasseurs. Cerclés par des fjords vertigineux, nous restons sans voix en contemplant ces montagnes minérales, enneigées sur le sommet. Cette neige semble refroidir la roche incandescente rouge orangée que le soleil du matin et du soir embrase par ses rayons.
Ce matin nous souhaitons initier à l’apnée « Jaypootie » et sa grande famille, amis proches d’Eric. Nous sommes dimanche et « Jaypootie » ne va pas à la chasse aux narvals et aux phoques.
Lors de notre première rencontre, je pressens quelque chose ; j’en parle d’ailleurs à Patrick. Et je sais, sans savoir pourquoi, que le futur de notre aventure dépendra de lui.
Nous profitons de leurs présences pour partager un moment commun.
Tout d’abord, nous parlons des Narvals, de la chasse et de cet environnement incroyable qui nous entoure.
Ensuite nous sortons les combinaisons…. Les Inuits observent beaucoup, ils apprennent en regardant. Les parents de « Jaypootie », sa femme, ses enfants et ses neveux viennent tous observer la scène.
Nous commençons par Jay. Il n’aime pas trop se faire assister et prend son temps. Il s’imprègne du milieu car c’est la première fois qu’il plonge. Calme, silencieux, je l’entends respirer dans peu d’eau. Il se déplace doucement. De temps en temps, quand c’est trop pour lui, il sort la tête pour se raccrocher au monde terrestre. Mais le temps passe et il reste de plus en plus longtemps, demande les palmes d’Eric pour partir explorer sa baie. C’est un homme indépendant, un leader, et souhaite faire sa propre expérience.
C’est le tour des enfants, nous gardons un œil sur « Jay » qui a l’air de s’épanouir. Nous les équipons un à un. Ils sont motivés et déterminés comme tous les enfants que nous avons rencontrés jusqu’à présent. Ils vont vite à l’eau et découvrent les merveilles de la mer de Baffin. L’eau est très claire mais elle se trouble parfois en surface car un ruisseau coule des jours heureux dans cette anse.
Cela fait 4 heures que nous sommes dans la mer. Nous avons les mains, les pieds gelés mais les enfants s’amusent avec leur père pour notre plus grand plaisir. Avec Patrick, nous les surveillons du bord. Nous prenons du recul… La famille de « Jay » s’approprie notre passion, cela leur plait et nous les laissons partager ce moment en famille. Pour toute l’équipe, c’est une grande réussite, une belle récompense.
Plus tard, il nous invite à manger du phoque….
Nous discutons avec Jay toute l’après-midi sur la terrasse. Il nous raconte sa vie, les histoires de ses chasses, de ses pêches.
Kathy ramasse de la bruyère pour faire du thé. Cela lui donne une saveur particulière, le goût de cette terre.
Après notre repas, les étoiles scintillent, la voie lactée transperce le ciel, des voiles verts au reflet violet apparaissent. La paysage s’illumine, la lune jaillit de la montagne, elle éclaire sur le miroir de la mer les reflets des aurores boréales.
Une journée de partage où la nature, comme la bruyère, donne un goût fort à la vie.
Laurent

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Un dimanche pas comme les autres
Dans cette petite baie où viennent séjourner les chasseurs (68°54’130’’N – 67°55’841’’W), il parait que c’est dimanche. Bon, je perds la notion du temps, et cela n’a pas beaucoup d’importance. Sur la rive, trois cabanes en planches sont disposées face à l’eau et sont bien abritées par les montagnes environnantes. Des tentes sont disséminées dans de petits abris rocheux.
De bonne heure ce matin, deux, voir trois canoës équipés de puissants moteurs sont partis chasser dans les fjords avoisinants. Ici le bien précieux, c’est l’essence, et il en faut pour se déplacer… Sur la grève, des fûts et des bidons sont regroupés, deux chiens gambadent autour des carcasses de phoques et de narvals tués la veille.
Pendant que l’équipe rencontre la famille inuit, je vais dans la montagne environnante au risque de rencontrer un ours, car ils rodent dans les parages, attirés par les odeurs des viandes qui sèchent.
Sur le haut d’un promontoire, tout près de la neige, la vue est magnifique : des ruisseaux se forment et dévalent la pente à travers une végétation rase, très colorée. La température est de trois degrés, mais le soleil donne une douce sensation de chaleur. Il y a de nombreux lacs autour de moi.
Dans la petite baie, j’aperçois « Vagabond » notre bateau, petite tâche rouge dans ce décor. Patrick et Laurent initient la famille à l’apnée. La plupart d’entre eux découvrent et participent, sous les yeux du grand père âgé de 81 ans, un homme bon pied, bon œil, qui a beaucoup d’humour.
Ici quand c’est l’heure du repas, il suffit de sortir de la cabane, muni d’un couteau et de prélever la viande sur la carcasse d’un phoque ; les morceaux favoris étant les yeux et le foie. D’ailleurs, je suis invité à partager leur repas et je mange pour la première fois du foie de phoque ; c’est très bon pour ceux qui aiment le foie. Les apnéistes n’arrêtent pas de répondre à la demande. Après plusieurs heures passées dans l’eau, il est temps de stopper. La journée va se terminer par la photo de famille toute réunie : au milieu les grands parents, entourés de leurs enfants et de leurs petits enfants, un beau tableau sur lequel va figurer plusieurs générations.
Alors que je retourne à bord, Kevin part dans la montagne pour enregistrer du son, avec Eric équipé d’un fusil au cas où l’ours aurait des idées de repas bien précises…
Joël

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Ilutalik, là où il y a une maison
Je rêvais de revenir ici en été. La dernière fois, avec un collègue scientifique et Jaypootie, nous mesurions la banquise dans la région, en motoneige. Nous avions dormi dans la cabane de son père, Joannassie, qui a vécu la majeure partie de sa vie ici. Les narvals se rassemblent tous les étés dans le fjord voisin. Alors quand Laurent m’a parlé de ses projets, j’avais ma petite idée derrière la tête…
Emotion de tous les retrouver ici, chez eux. Après l’avalanche du mois de mai, les sorties pêche, chasse ou science, les liens sont forts (www.vagabond.fr). Joannassie, Jaypootie, et leurs proches, ont accueilli chaleureusement l’équipe de Laurent. Jay a accepté de bon cœur les caméras et les questions : « I’m gonna be famous! ».
J’étais heureux, ensuite, de voir Jay plonger avec ma combinaison (même si j’aurais bien plongé avec lui !) alors que, début juillet, c’est lui qui tenait la corde lorsque je cherchais de la coralline sous la banquise (algue qui permet d’étudier le climat de l’océan sur plusieurs siècles).
Journée magnifique et mémorable. Quel cadeau de voir presque toute la famille dans l’eau !
Riches des nombreux conseils de nos amis, nous poursuivons notre approche des narvals…
Eric

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Rencontre avec l’ours blanc

Ce récit est dédié principalement à Gaspard.
Toute l’équipe lui souhaite un très joyeux anniversaire!
Nous l’embrassons très fort.

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Vendredi 4 septembre,
Ce matin à 4h, le moteur du bateau donne le signe du départ. Nous quittons la petite baie où nous étions mouillés. Cap vers le nord.
Quelques minutes après notre départ, Kathy, notre passagère Inuit, nous signale la présence d’un ours qui dort sur la banquise. Nous approchons, l’ours se met à l’eau et s’éloigne.
J’ai le temps de prendre quelques photos. Kévin envoie son drone qui survole l’animal. Celui-ci nage très vite et s’éloigne de nous.
(L’ours blanc que nous avons aperçu est un mâle, il peut peser jusqu’à 800 kg et mesurer 2,50m. Il est capable de nager longtemps, de traverser des bras de mer, il est très endurant.)
En fin de journée, j’ai à peine terminé d’écrire dans mon cahier qu’un autre ours polaire est en vue. Je m’équipe rapidement, il est très proche du bateau. Patrick et Laurent s’équipent pour plonger, Kévin met son drone en route, mais cela semble déjà trop tard, il a disparu…
Joël

Avec Patrick, nous sommes dans l’eau et nageons discrètement à sa rencontre… Peu à peu, nous approchons, l’espace qui nous sépare de lui se réduit. Mais il nous a repérés… Il se retourne pour nous garder à vue. Il entretient une distance de sécurité, nous sommes à 50 m. Son souffle résonne sur la surface de l’eau. Malgré ces 50 m, nous nous sentons très proches de lui.
De chaque côté, des falaises riches en minerais plongent dans ce fjord ; la lumière du soleil baisse et colore cette roche d’un rouge orangé… Sous l’eau, le bleu est sombre et je vois déjà dans le viseur le contraste de la fourrure de cet ours. Sous nos palmes, une profondeur de 300m. En quelques secondes, je prends conscience de l’ensemble de cet environnement et de ce que nous sommes en train de vivre….
Mais l’ours, ce grand prédateur du cercle polaire, est dans son environnement. Nous ne représentons pas une menace. Il nous distance peu à peu et nous met face la médiocrité de notre capacité d’endurance.
Avec Patrick, nous montons sur un glaçon pour voir disparaitre l’animal… Kathy rigole, elle nous prend pour des pingouins.
Il est temps de rejoindre sa famille, des amis d’Eric, dans le village de chasseurs.
Un fois à bord, nous regardons les images tournées par Kévin.
Laurent

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