Il y a une semaine nous arrivions à Ushuaia.
Ce matin, Gilles nous réveille : » il fait grand soleil et on voit l’Antarctique !! ». Nous y sommes enfin. Les baleines nous accueillent. Un banc d’une douzaine de mégaptères mange devant nous. Soleil éblouissant, montagnes immaculées. Tableau irréel. Elles se laissent observer deux petites heures et puis s’en vont.
Nous nous dirigeons vers un abri entre les îles aux falaises escarpées de l’archipel Melchior. Au détour d’une île, nous découvrons le voilier « Podorange » au mouillage. Nous nous mettons à couple. Retrouvailles. La famille des skippers de l’Antarctique est petite. Echanges sur la navigation, les animaux vus dernièrement. Enthousiasme, excitation, nous préparons notre matériel pour une première ballade aquatique après le repas de midi.
Nous partons avec Brice, le skipper de Podorange, pour rejoindre les baleines à 40 minutes de navigation. Elles sont là par petits groupes…
Premier contact visuel sous marin avec une mère et deux petits… elles s’approchent aussi curieuses que nous…exceptionnel? Irréel? Nous sommes au milieu de l’Antarctique, 200m de fond ou plus (le sondeur décroche), la Mer est entre 0° et 1°C, et pourtant aucune trace d’hostilité quelconque, de crainte, dans ce monde inapproprié aux humains. Alors oui ! Irréel!!
Elles nous acceptent, nous laissent rêver, et puis s’en vont. Retour vers l’Île d’Elle.
Une journée sur la péninsule, et déjà une multitude d’images, d’émotions en tête… Sur le chemin Laurent met le filet à plancton à l’eau. Il traitera la récolte en arrivant à bord.
Premier déshabillage dans le froid polaire, mais malgré le vent, l’adrénaline nous tient chaud. Après la douche, dont le volume tient dans une demi bassine d’eau, nous rejoignons nos voisins de Podorange pour une soirée d’escale, pas trop arrosée… il faut tenir physiquement sur la longueur de ce voyage… Se reposer pour perdurer.
Jean-Yves, notre skipper, cuistot, nous concocte un de ses excellents repas riche en calories, que nous mangeons sans scrupules d’attentat à notre « courbe athlétique » ! Les calories se gagnent et se perdent immédiatement dans la fraîcheur de l’eau. La fatigue nous gagne… La nuit tombe. Alex traite ses images dont un exemplaire illustre ce message.
Franck