Petit déjeuner. Débat. Je lis un passage de ce que j’ai écris sur la rencontre avec la léopard des Mers. Je l’ai vu douce, et ne veux pas la stigmatiser dans son rôle de prédateur. Trop protecteur, peut être, mais ayant grandit dans la psychose instaurée par les dents de la Mer. Gilles n’est pas d’accord. On doit montrer l’animal tel qu’il est et ne pas occulter le fait qu’elle soit un prédateur du haut de la chaine et potentiellement dangereux pour le quidam qui ne fait pas attention.
L’entêtement du Gascon face au caractère fermé du Breton ne font pas avancer la discussion. Pierre et une énigme détourne l’attention, la tension… Après l’énigme résolue, le compromis…
« Le léopard est un prédateur qui peut être féroce dans le monde animal, dangereux pour les plongeurs (mais nous sommes apnéistes). Cette femelle nous a montré la beauté dans sa danse, de la douceur, puis nous a testés et prouvés qu’elle était le boss… »
Dernier jour aux abords de la base « A ». La dépression est passée. Nous profitons de cette fin d’après midi pour nous mettre à l’eau. Un rorqual de Minke vient à notre rencontre mais reste en limite de visibilité. Celle ci n’est que de 1m, à 1,5m. Quelques descentes dans le froid, sans animaux. Apnée pure autour d’iceberg…
Sur le retour nous nous arrêtons pour saluer « le gourou » en escale, Jérôme Poncet, héros du « Damien » et référence en Antarctique, à l’accueil chaleureux.
Tout le monde rentre à bord, je reste au bord, près des papous. La visibilité n’est pas là, amoindrie par l’eau qui se cristallise, prête à geler. Environ – 2°C. Je suis surpris par un phoque de Weddell qui vient se renseigner sur cette curiosité palmée qui stationne sur ses Mers. Retour transit de froid, comme d’habitude.
Longue soirée, ambiance cabane Kerguelienne… Pour les hivernants avertis…
Franck