Après nous avoir secoué à l’entrée du passage, histoire de montrer qui est le patron, le Drake et ses houles croisées de l’Antarctique nous bercent sur une Mer paisible.
Encalaminée, poussée par une très légère brise, laissant les voiles au repos, la moitié de l’équipage se remet des affres du mal de mer, oscillant entre le pont, le carré, et la bannette. Deux jours que nous avons quitté Port William, la mer de plus en plus paisible, le froid de plus en plus vif, nous approchons du Sud sous un soleil radieux, accompagné par les grands albatros, albatros à sourcils noirs, damier du cap, pétrel tempête et pétrel plongeur…
Cette nuit nous avons observé les premières effervescences de plancton le long du bord, et nous allons tenter dans la journée un premier prélèvement, un galop d’essai avant la péninsule. Au petit matin les dauphins de la baie de Nasseau sont venus jouer avec l’étrave du voilier, envoyés par Neptune le bienfaisant, nous montrer la voie de notre rêve blanc…